Joie, tristesse, dégoût, colère…
Extrait du livre de Frédéric Lenoir : « Juste après la fin du monde »
« Il est très important d’accueillir les émotions qui surviennent dans notre cœur : que ce soit la joie, la peur, la colère ou la tristesse. Ce sont ces émotions qui nous rendent vraiment humains et capables de comprendre les autres et de ressentir ce qu’ils peuvent ressentir. Aucune émotion n’est négative. Toutes sont nécessaires et ont une grande utilité.
La peur nous avertit des dangers.
La tristesse nous permet de traverser pleinement nos chagrins et de compatir à ceux des autres.
La colère nous invite à ne pas accepter les injustices et à nous affirmer contre ceux qui ne nous respectent pas.
La joie dilate notre coeur et nous permet de savourer la vie.
Ce sont ces émotions qui nous rendent pleinement vivants et il convient de toujours les accueillir et les vivre lorsqu’elles se présentent.
En revanche, mieux vaut apprendre à ne pas vous laisser submerger par une émotion au point de perdre pied et de ne plus avoir de prise sur elle. La peur peut être fort utile, mais elle ne doit pas nous inhiber, nous rendre incapable d’agir et nous paralyser.
La tristesse doit rester une émotion passagère, parfois très intense, mais il ne faut pas qu’elle se transforme en un sentiment durable. J’ai eu un très grand chagrin lorsque j’ai perdu ma maman, et il m’arrive encore parfois de ressentir de la peine en y repensant, mais je n’ai pas laissé la tristesse m’envahir durablement.
La colère doit rester sous notre contrôle : lorsque ce n’est pas le cas, nous pouvons commettre des actes violents, ou prononcer des paroles que nous finirons par regretter.
Et la joie, même si elle ne sera jamais excessive, doit être discernée par notre raison : il peut y avoir des fausses joies liées à des idées fausses, trompeuses.
Notre esprit doit donc toujours agir de concert avec nos émotions pour les accompagner, les modérer, les éclairer, parfois les maîtriser. Raison et émotion, esprit et cœur, intelligence et affectivité, sont les deux grandes dimensions de notre être. Cultivons-les et apprenons-leur à vivre ensemble, pour se soutenir et se développer harmonieusement. C’est ainsi que nous devenons des êtres humains équilibrés, c’est-à-dire à la fois raisonnables et vibrants, intelligents et aimants. »